Chef-du-Pont
Commune du département de la Manche et la région de Basse-Normandie, elle dépend de l'arrondissement de Cherbourg-Octeville, du canton de Sainte-Mère-Eglise et du Parc Naturel Régional des Marais du Bessin et du Cotentin.
Quelques repères :
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Analyse du territoire
La modernité des années 1950
Chef-du-Pont se caractérise par son fort développement économique, urbain et démographique dans les années 1950. Portée par l’essor des industries laitières et la vision de M. Gizard, maire et directeur de l’usine Mont Blanc, la ville s’est dotée de nombreux équipements, d’espaces verts et de cités. Pavillons, maisons jumelées, petits collectifs sont construits pour loger les nombreux salariés de la coopérative et l’industrie. La place de la gare est réaménagée et accueille de nombreux commerces. L’école est agrandie, la mairie et le bureau de poste sont édifiés sur la rue de la libération. De 1954 à 1962, la population passe de 486 à 785 habitants. La ville est l’objet d’un aménagement urbain cohérent qui gère à la fois l’architecture, les espaces et équipements publics, la création de nouvelles voies et le développement des fonctions en place : habitat, commerces, industries. Chef-du-Pont est une commune rurale qui se développe dans une vision moderne, portée par l’idée de progrès social. Elle garde encore aujourd’hui l’empreinte de cette vision. Le caractère rural de la commune
Chef-du-Pont est située au cœur des marais du Bessin et du Cotentin. Bordée par le Merderet au sud et à l’ouest, par le grand fossé à l’est, elle est entourée sur trois côtés par les marais en hiver. Elle est une presqu’île. La ville se développe le long de la route D67 qui relie les bourgs anciens du Haut et du Bas de la rue. Le château du val, la ferme des Gardes, la Fauvellerie et le hameau du Mouchel sont implantés à l’ouest. Tous les espaces libres, ceux qui ne sont pas construits, sont pour la plupart des espaces agricoles : prés, pâtures, labours, champs, etc. Ils font une frontière épaisse entre les marais et le bourg. Ils s’insèrent aussi dans le tissu urbain : contre les maisons de la rue du centre, à côté de la salle de la petite vitesse, à côté de l’église, etc. Des vergers, jardins potagers témoignent aussi de la culture de la terre par les habitants. Tous ces espaces font le paysage de Chef-du-Pont et dessinent cette transition douce entre le bourg, construit et urbain, et les marais. Haies, bocages, peupleraie, clôtures, plantations au rythme des saisons constituent un paysage riche issu de l’agriculture. Un carrefour dans un territoire diffus
Chef-du-Pont est implanté sur le passage d’une ancienne voie romaine (aujourd’hui D70). Le pont sur le Merderet, qui lui a donné son nom, était un des rares passages aménagés dans les marais. Chef-du-Pont est au carrefour de l’axe nord-sud reliant Ste Mère à Picauville, de la route reliant à Ste Marie du Mont et de la voie ferrée Paris-Cherbourg. La ville bénéficie par le croisement de ces axes d’une situation centrale. Cette centralité a motivé dans le passé l’installation de la gare, des industries et convainc aujourd’hui les nouveaux résidents grâce à sa proximité avec la RN3. Les voies, rues et chemins de Chef-du-Pont sont des tracés historiques. Grâce à une carte d’Etat-major de 1839, nous avons pu faire l’inventaire des voies nouvelles créées depuis. Elles sont peu nombreuses : voies de desserte des lotissements et des cités, contournement de la D70. La voie ferrée construite en 1846 a fortement contraint le réseau viaire de la commune. Les nouvelles voies sont tangentes à la voie ferrée car elles ne peuvent la traverser. Seules trois points de franchissement sont aménagés, le « tunnel » étant le seul dimensionné pour la sécurité des piétons. La rue St Georges qui se prolongeait jusqu’à la rue du centre puis la route de la coopérative a été coupée, laissant un espace vert résiduel face à la salle du stade. Comme l’on dit les habitants, la voie ferrée « coupe la ville en deux ». L’enjeu serait aujourd’hui de réfléchir à transformer la voie ferrée, « obstacle bordé de vide », en un lieu accompagné par des espaces publics qualitatifs, comme le parc Ste Colombe par exemple. |
La résidence d'architectes est menée par la Maison de l'Architecture de Basse-Normandie avec le soutien de la Direction Régionale des Affaires Culturelles
de Basse-Normandie, la Région Basse-Normandie, le Parc Naturel Régional des marais du Bessin et du Cotentin, la commune de Chef-du-Pont.